Publié dans Economie

TVA sur les crédits - Un rétropédalage qui sème la confusion 

Publié le mercredi, 02 juillet 2025

L’annonce, faite discrètement le 26 juin en pleine semaine de festivités de l’indépendance, est passée inaperçue pour beaucoup…mais le lendemain, elle explose comme une bombe. A partir du 1er juillet, les intérêts bancaires, qu’ils soient liés à des crédits conso, professionnel ou immobilier devaient être soumis à une TVA de 20%. Une mesure issue de la Loi de finances 2025, avec effet rétroactif au 1er janvier. Une situation qui a eu pour résultat immédiat une flambée d’indignation chez les emprunteurs. Les particuliers et les TPME ont été les premiers à faire entendre leur colère.

« On est déjà étranglé par les taux d’intérêt, et maintenant on doit encore rajouter 20% de taxe ? C’est juste pas possible ! », peste un jeune entrepreneur dans la tech, à Tanjombato. Plus discrets, les grands groupes ont préféré attendre, espérant des négociations. L’onde de choc a été telle qu’hier, la Direction générale des impôts (DGI) a finalement publié une note demandant aux banques de suspendre toute communication au sujet de l’application de cette TVA. Le motif invoqué étant que les modalités d’application ne sont pas encore officiellement définies. Un rétropédalage qui n’a fait qu’alimenter la confusion. « On ne sait plus si on doit recalculer nos échéances ou pas. Nos clients nous demandent des réponses, mais on n’en a pas », lâche un conseiller clientèle d’une grande banque à Analakely.

Report d’échéances

Malgré le tollé, certains gardent espoir. L’Association professionnelle des banques (APB) tente de rassurer en rappelant qu’un dialogue est en cours avec le Gouvernement. Des pistes comme le report d’échéances, les réaménagements pour les plus vulnérables ou une entrée en vigueur progressive sont évoquées. De leur côté, le FIVMPAMA et le GEM ont déjà demandé à rencontrer les autorités pour éviter une casse sociale. « Ce genre de décision prise à la va-vite, c’est ce qui tue la confiance dans l’économie », déplore un membre du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar. Mais au-delà des chiffres et des communiqués, ce sont surtout les emprunteurs lambda qui trinquent. Une mère de famille venue renouveler un prêt scolaire à Antanikatsaka soupire : « J’ai attendu six mois pour débloquer ce crédit. S’ils changent les règles maintenant, je laisse tomber. » Un sentiment partagé par de nombreux malagasy, qui voient dans cette énième turbulence fiscale un frein de plus à la concrétisation de leurs projets. Pourtant, certains veulent y croire. « Si c’est bien encadré et qu’on est accompagné, ça peut encore passer. Mais pas n’importe comment, pas sans dialogue », conclut un gérant de TPE à Andohatanjona. A condition, bien sûr, que les pouvoirs publics se décident enfin à parler d’une seule voix.

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Editorial

  • La fin d’une présence ! 
    L’USAID ferme définitivement ses portes. Présente à Magasikara depuis 1984, l’Agence américaine pour le développement quitte pour de bon le pays. Fondée le 3 novembre 1961 par l’administration américaine du temps de John Fitzgerald Kennedy, le 35 ème Président des Etats-Unis, l’United States of America Agency for international Development (USAID), présente dans la Grande île depuis 40 ans, fut un pilier de l’aide internationale américaine. A Madagasikara, les domaines d’activités privilégiés par l’USAID tournaient autour des secteurs sociaux prioritaires comme la lutte contre la pauvreté, assistance pour la consolidation de la résilience de la population, amélioration de la santé publique, la sécurité alimentaire, etc.

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